L'arène de St Laurent d'Aigouze, dans le Gard, jouxte l'église. Selon la tradition, de jeunes taureaux ou des vaches camarguaises sont acheminés des prés jusqu'à l'arène pour y effectuer des courses, où de jeunes hommes tenteront avec plus ou moins de succès d'arracher une cocarde, des glands ou des ficelles accrochés aux cornes des animaux.
Le trajet aller se déroule vers midi: les guardians montent des chevaux et encadrent les taureaux. L'aller se fait en général sans problème.
Dans l'arène, la cocarde est mise aux enchères par les acteurs économiques locaux, faisant monter la valeur à des sommes assez impressionnantes parfois. Le raséteur qui décroche la cocarde des cornes de l'animal empoche la somme.
Un raséteur amateur peut gagner 300 ou 400 euros par course...
Les taureaux de St Laurent sont réputés pour leur saut au-dessus de la barrière de protection. C'est pourquoi chaque course de raséteur se termine immanquablement par un bond le plus haut possible, jusque dans les gradins parfois!
Ce sport répond à un protocole très strict: le coureur en rouge doit occuper l'animal pendant que le raséteur entame une course face à la bête et tente de lui arracher le butin d'entre les cornes. Une chute ou une blessure de l'animal seront huées par le public...
Le retour des bêtes vers les prés est un moment intéressant. Le public espère une échappée des taureaux, ce qui arrive assez fréquemment. Le jeu consiste à trouver un endroit permettant de voir les animaux sans prendre trop de risque dans les ruelles de St Laurent. Mieux vaut s'y prendre à l'avance, les renfoncements sont pris d'assaut!
Il reste peu de place!
L'alcool aidant, certains voient leur courage décuplé... Cette course se terminera par une victoire (attendue) des taureaux, le jeune homme laissant une bonne partie de sa peau sur le bitume. Il a eu beaucoup de chance...
Le retour aux prés se fait avec l'excitation de la journée, et accompagné de la foule.
